Nous vivons le sida comme une guerre… une guerre invisible aux yeux des autres. Pourtant nos amis meurent, et nous ne voulons pas mourir. Nous nous battons contre ceux pour qui l’épidémie est une aubaine car elle tue depuis plus de 10 ans dans l’indifférence générale.
– 120 battements par minute de Robin Campillo
Ce week-end, c’était le Sidaction. Et en cette fin de trois jours de collecte, de mobilisation et d’information sur la lutte contre le VIH, Féministoire revient aujourd’hui sur l’épidémie meurtrière du Sida.
Le Sida dans l’ombre du Covid
À l’heure actuelle, l’association Sidaction estime que le risque de reprise de l’épidémie de VIH est « alarmant », en raison notamment d’une « baisse des dépistages » due à la pandémie de Covid-19.
Le Sida (syndrôme d’immunodéficience acquise), a fait 30 000 victimes entre 1981 et 1995, et près de 40 millions dans le monde. Avec la généralisation des trithérapies à partir de 1996, la mortalité chute. Aujourd’hui, 37,6 millions de personnes vivent avec le VIH, mais un million en meurt encore chaque année. Une épidémie que le président Emmanuel Macron semble avoir oublié lorsque le 12 mars 2020, il désigne le Covid 19 comme « la plus grave crise sanitaire que la France ait connue en un siècle ». À cette date, le Coronavirus avait contaminé 2876 personnes et fait 61 morts en France. En janvier 2021, le nombre de morts du Covid 19 est de 127 000 dans le pays et de 5,5 millions dans le monde.
Retour sur les débuts de l’épidémie
En juin 1981, le Centre de contrôle des maladies d’Atlanta décèle une pneumonie rare chez cinq jeunes hommes très immunodéprimés de la communauté gay californienne. Un mois plus tard, un cancer de la peau inconnu es diagnostiqué chez vingt-six homosexuels étatsuniens. Le premier nom attribué à la maladie est « gay related immuno-deficiency disease« . Deux ans plus tard, en 1983, la science démontre enfin que la maladie est transmissible par le sang et ses dérivés, et qu’elle peut toucher toutes les populations.
Les lesbiennes vont jouer un rôle très important dans la lutte contre le Sida, notamment au sein de l’association Act Up, créée en 1987, connue pour sa communication spectaculaire, menées par des activistes revendiquant leur identité gay ou queer. Ces femmes lesbiennes se sont jetées corps et âme dans ce combat pour aider leurs frères gays. Leur principale motivation : toute la violence de l’homophobie durant les premières années de la pandémie. Pourtant, elles ne savaient pas encore que le virus serait l’affaire de tout le monde, tous genres confondus…
Le film de Robin Campillo, « 120 battements par minutes » cité plus haut, retrace les années Act Up et restitue la rage de vivre et d’aimer de militants et de malades du sida.
Communiquer pour fédérer autour d’une même cause
Les fonds collectés par le Sidaction iront à des programmes de recherche et de soins, ainsi qu’à des programmes associatifs de prévention et d’aide aux malades en France et à l’international. Pour mettre en avant l’évènement qui revient chaque année, plusieurs actions ony été mises en place en plus des emissions et spot TV qui reviennent chaque année.
À la suite du succès des chaussettes «Safe SexForever» en 2021, la maison Gaultier a mis en vente une nouvelle paire de chaussettes. Imaginé par Jean Paul Gaultier, ce modèle totalement inédit est vendu en exclusivité au profit de Sidaction. Jean Paul Gaultier x Sidaction : vente de chaussettes collector au profit de Sidaction.
Ensuite, afin de toucher un nouveau public, Sidaction a organisé avec l’agence Seven la seconde édition de Gaming For Sidaction. Cet événement de gaming solidaire, porté par Brokybrawks en tant qu’ambassadeur et parrainé par Samuel Étienne, a eu lieu à l’Espot, temple du jeu vidéo à Paris, et était ouvert au public. Streamers et youtubeurs, professionnels ou amateurs se sont mobilisés tout le week-end. En effet, un récent sondage publié par l’association et réalisé par l’Ifop montre qu’en 2022, 31% des 15-24 ans en France s’estiment mal informés sur la question du VIH/Sida.
Cette année, le Sidaction aura récolté, 4 millions d’euros, une légère baisse par rapport à l’année précédente (4,5 millions d’euros).
Pour faire un don au Sidaction, c’est juste ici ! Et si tu ne peux pas faire de don, il est possible de devenir bénévole ou de contribuer à la cause en ligne !
Prenez soin de vous, 💛
Célestine Tramaille
Nos sources
Magazine La Déferlante N°5 « Soeurs de sang » des lesbiennes dans la lutte contre le Sida » par Clémence Allezard. p.130