Qu’est-ce qu’être une femme ? L’assignation sexuelle se réfère au fait d’avoir été assigné à un sexe à sa naissance, selon notamment l’apparence des organes génitaux externe. Néanmoins ce statut est remis en question, le sexe physiologique de naissance ne définit pas nécessairement le genre d’une personne. C’est là qu’intervient la période de transition, c’est le processus d’adoption sociale et personnelle de l’identité correspondant au sentiment intime du genre d’une personne, sans nécessairement inclure l’intervention médicale, les changements concernant les documents juridiques et l’expression personnelle.


Nous avons rencontré Amélie (le nom a été changé) et lui avons demandé de nous raconter son expérience avec sa transgenralité et sa transition.

À quel moment de ta vie tu as compris que tu étais une femme ?

« Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours ressenti une gêne avec mon corps et mon identité. Je n’aimais pas mon sexe, il me dérangeait. Je n’aimais pas mon prénom, la façon dont mes parents m’habillaient et le fait de devoir garder les cheveux courts. J’ai passé beaucoup de temps à faire taire ce ressenti puisque j’avais l’impression d’être la seule dans ce cas. Une fois arrivée au collège j’ai entendu parler des trans pour la première fois et j’ai réalisé qu’un changement était possible. Je n’étais pas bizarre de ressentir tout ça.

Comment as-tu abordé le sujet avec ta famille ?

« Je crois que mes parents ont toujours eux aussi ressenti cette gêne que j’avais. Quand je leur ai dis que j’étais une femme (à 15 ans) et que je voulais changer d’identité ça ne les a pas plus choqués que ça. Évidemment ils étaient très peu éduqués sur le sujet et ils ne savaient pas trop comment s’y prendre avec moi. On a commencé les recherches ensemble et avons beaucoup parlé. Je me sens très chanceuse d’avoir eu ce soutien et des parents très compréhensifs. C’est loin d’être le cas pour tous les transgenres. »

Comment s’est passé ta transition ?

« Comme j’ai fais ce coming out très jeune la transition s’est faite sur ma façon d’être et de me présenter aux autres. Mes parents ont prévenus le collège et mes professeurs que mon prénom était désormais Amélie et que j’étais une fille. J’ai commencé à m’habiller et à laisser pousser mes cheveux comme j’en avais toujours rêvé. La puberté a été difficile pour moi comme je voyais mon corps changer et devenir de plus en plus masculin. Après le lycée j’ai pu commencer un traitement hormonal et j’ai comme vécu une seconde puberté. »

Comment tu vis la transphobie au quotidien ?

 » Au final c’est sûrement ça le plus difficile. Dans mon entourage tout s’est bien passé. Mais j’ai toujours cette angoisse du moment où une nouvelle personne est dans ma vie et qu’il va falloir lui en parler. J’ai peur des insultes et du ressenti que la personne va finir par avoir envers moi. Autrement dans la rue et au quotidien je ne vis pas de choses terribles comme d’autres peuvent vivre ; je suis assez discrète. Ce que je vois sur les réseaux sociaux et dans les médias en France et surtout à l’étranger est ce qui me fait le plus peur. Mais les choses sont en train de changer et je le ressens de plus en plus surtout auprès de ma génération.

Les numéros utiles pour la communauté LGBTQIA+ :

Le dispositif Ligne Azur : informe, écoute et soutient les jeunes qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle, au 0810 20 30 40 (prix appel local)

Le RAVAD est une association qui assiste les victimes d’agressions et de discriminations, en particulier pour les agressions en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. En cas d’urgence : 06 89 81 36 90 ou urgence@ravad.org

Un numéro vert destiné à celles et ceux qui s’interrogent sur l’orientation sexuelle et/oul’identité de genre : 0805696464 (service et appels gratuits)

Prenez soin de vous !

Lou

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