Hippocrate, fondateur de la médecine grecque antique

« C’est qui cette hystérique ? » « Pourquoi elle fait l’hystérique celle la ? »

La provenance de l’hystérie

Le terme « hystérie » vient du fondateur de la médecine en Grèce antique, Hippocrate. Il introduit le mot « hystérie » dans sa médecine pour identifier les femmes ayant des comportements étranges. Évidemment, le choix du mot hystérique n’est pas anodin puisque cela signifie « utérus » (ustera) en grec. 

Peut être glauque à lire, mais malheureusement véridique : pour Hippocrate, l’utérus était un animal présent dans un animal qui faisait vibrer le corps de la femme et affectait ses humeurs.

Ainsi, le mot hystérique désignait les femmes qui n’avaient pas d’enfants et qui abusaient des plaisirs charnels seules. Quand une femme s’énervait et qu’elle atteignait la crise d’épilepsie ou de folie, cela permettait aux hommes de la qualifier d’hystérique. Nous remarquons que cette forme de caractère ou de maladie était directement liée à l’utérus de la femme et à ses hormones émotionnelles. Or, il existe de nombreuses maladies qui ne sont pas propres aux femmes et à leur anatomie. D’ailleurs, pour les soigner, elles avaient soit disant besoin d’un massage des organes génitaux jusqu’à l’orgasme, ce qui les calmait et les sortait de leur crise d’hystérie. Cela décrédibilise également leurs besoins de plaisirs charnels, tournés au ridicule.

En 1952, l’hystérie est retirée de la classification internationale des maladies. 

L’hystérie chez la femme, une insulte sexiste

Actuellement, ce cliché est resté dans nos sociétés et représente les femmes qui veulent se faire entendre socialement et haussent la voix. Comme n’importe quelle personne qui souhaite se faire entendre, la femme, elle, devient alors aux yeux du monde hystérique. En effet, lorsqu’une femme se fait remarquer, quelque soit la raison, elle n’entre plus dans la sphère du « sois belle et tais toi ». Ce phénomène s’est déplacé, après avoir vaincu la qualification de maladie, l’hystérie est désormais devenu une insulte sexiste.

Le moindre symptôme déviant vers la nervosité chez une femme est décrit comme un signe d’hystérie. 

Ce mot, dénoncé de nombreuses fois par plusieurs femmes célèbres dans le monde, a aussi pour volonté d’être transformé en caractère positif et non péjoratif. En effet, ce terme de nos jours est davantage utilisé pour désigner des femmes qui n’ont pas peur de défier le patriarcat, une provocation à tous ceux qui voient le terme comme une maladie féminine due à son anatomie. Le problème est que la connotation du mot hystérique reste décrédibilisant pour la femme malgré tout.

Affiche promouvant l’événement Feminists in the City au Chateau de Versailles

Justement, Feminists in The City crée une visite guidée, au Château de Versailles, nommé « La libération sexuelle contée par des hystériques », afin de se réaproprier ce terme.

De la publicité sur internet et dans Paris est faite pour cet événement ouvert à tous.

C’est le moment pour les hommes ou les femmes tenant ces discours sexistes vis-à-vis du « comportement hystérique » d’en rétablir le vrai sens. 

Tourner la femme au ridicule, Marie nous fait part de son expérience

Photo d’une jeune femme représentant Marie

Si je vous parle de ce sujet aujourd’hui, c’est qu’il découle d’une de mes discussions avec une jeune femme, que l’on va appeler Marie lors de laquelle nous discutions de la volonté de certains hommes à nous tourner, nous femmes, au ridicule. 

« Ça m’a fortement marqué » 

Elle me racontait une histoire lors d’un voyage scolaire, puisque oui, ce terme touche même les plus jeunes fille, ce ne sont pas que les femmes. Lors de ce voyage, elle s’amusait avec son ami, mais ce dernier aimait bien dépassait les limites pour l’énerver. 

« C’était des éléments très futiles mais qui pour moi devenaient vraiment pesant. Maintenant, avec du recul je peux lier cette histoire au sujet que l’on aborde aujourd’hui » .

Marie nous fait par d’un exemple lors duquel son ami a voulu faire rire les autres, dans la rigolade, en la jetant dans le sable et en lui en mettant dans la bouche.

C’est un bon exemple puisque n’importe quelle personne à qui il arrive ça, s’énerve. Mais elle, c’était différent. Pourquoi ? Car c’est une fille. 

« On était dans le bus et ça commençait vraiment à me souler, c’était une accumulation de choses qui me mettaient à bout ! Et là, j’ai explosé » nous fait part Marie.

Évidemment, les seules réactions extérieurs face à cette situation ont été mise en avant par des propos la faisant passer pour une folle. Les propos suivant sont ceux dont Marie a été marqué : « Mais t’es folle ? Pourquoi tu réagis comme ça, c’est totalement surdimensionnés » « T’as tes règles ? Ah c’est les hormones » « Elle devient hystérique celle là ». 

Certes ce sont des futilités, mais cela relève d’un point important pour notre sujet d’article. Une fois poussé à bout, l’être humain a ce besoin de réagir, à différents échelles mais selon les situations il est totalement légitime de s’énerver. La question est pourquoi, dès que cela concerne une femme, il y a cette nécessité à systématiquement employer des termes comme « folle » ou « hystérique » à son égard au lieu de simplement comprendre et analyser sa réaction ? 

En effet, cette histoire montre que ce terme péjoratif est présent à tous les niveaux de la société : que ce soit lors de manifestations féminines, lors de débats politiques, tout simplement lors de discussion entre adultes ou dans la cours de récréation

Marie a souhaité laissé un dernier message aux lecteurs de ce blog : « Cela vous est peut-être déjà arrivé, en tant que femme, de vous faire traiter d’hystérique tout simplement parce que vous ne répondiez pas comme votre interlocuteur le souhaitait. Dans ce cas, ne pensez pas que vous êtes folle. Osez prendre le recul qu’il faut pour vous dire que ce n’est qu’une question d’égo pour la personne en face. Soyez fier des idées que vous exposez. ».

Sur ces paroles justes et encourageantes, je vous remercie d’avoir lu cet article et vous dis au mois prochain ! ♥︎

Liens :

https://www.flair.be/fr/self-love/psycho/pourquoi-il-faut-arreter-de-traiter-les-femmes-dhysteriques/

https://www.feministsinthecity.com/blog/histoire-de-l-hysterie-cette-excuse-pour-controler-les-femmes

https://www.huffingtonpost.fr/2015/04/04/hysterie-demence-accabler-femmes-maladies-ridicules_n_7000090.html

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