L’hypersexualisation consiste à donner un caractère sexuel à un comportement ou à un produit qui n’en a pas en soi. Ce phénomène touche particulièrement les femmes et existe de plus en plus à cause des réseaux sociaux. Lucia (le nom a été modifié), 17 ans, se sent influencée par cette hypersexualisation sur les réseaux sociaux. Elle accepte de nous partager son histoire.
Lucia utilise différents réseaux sociaux (Facebook, Instagram, tiktok, Snapchat et Twitter) depuis l’âge de ses 10 ans, lorsqu’elle a eu son premier téléphone. Celle-ci reconnait avoir eu accès très jeune aux réseaux sociaux, elle explique que tous ses amis les avaient et qu’elle s’est sentie obligée d’aller à l’encontre de la décision de ses parents et d’installer les applications en douce.
« J’ai commencé par utiliser les réseaux sociaux pour parler à mes amis. Parallèlement, je regardais beaucoup la télé-réalité et je pense que cela a beaucoup joué aussi puisque les femmes sont fortement sexualisées dans ce genre de programme. J’ai commence à chercher mes idoles de télé-réalité préférées sur Instagram et à les suivre. »
Lucia explique que plus elle grandissait, plus elle passait de temps sur les réseaux sociaux et plus elle découvrait « des femmes belles, avec un ventre plat, une jolie poitrine, des jambes longues et fines et des fesses toutes rebondies ». Elle explique être trop jeune pour prendre conscience que ces femmes avaient environ 10 ans de plus qu’elle, et que la chirurgie et la retouche de photos existent.
« J’avais envie de leur ressembler, elles étaient super sexy, je voulais m’habiller comme elles et reproduire leurs photos ». C’est comme ça que Lucia a commencé à s’acheter des habits très légers pour son jeune âge et à poster des photos (assez intimes) sur les réseaux sociaux.
Avec le temps tout a évolué fortement et l’hypersexualisation est de plus en plus présente sur les réseaux sociaux. Lucia explique être prise au piège jusqu’à la prostitution en ligne.
Les femmes ont été sexualisées sur internet au point que des hommes payent pour des photos ou des vidéos sexuelles de femmes, et ce phénomène a pris une telle ampleur que beaucoup de jeunes filles se sont mise à vendre leur corps sur internet contre de l’argent.
Lucia en fait partie : « Je n’ai pas vu les choses venir, je postais des photos assez intimes sur mon Instagram et je me suis rendue compte que je pouvais me faire de l’argent avec, j’ai donc décidé de les poster sur des sites internet servant à ce genre de photos. Je n’en ai pas honte, je pense que j’ai évolué avec mon temps et que beaucoup de jeunes filles sont dans mon cas. Je ne veux pas remettre la faute sur quelque chose d’autre que moi mais je pense que si on ne sexualisait pas autant les femmes sur internet, on en serait pas la. »
L’hypersexualisation est un sujet de plus en plus abordé dans les médias afin de dénoncer ce phénomène. Fin août 2021, la fondation des femmes a fait un communiqué de presse en partenariat avec Sciences Po pour dénoncer le sexisme et l’hypersexualisation des femmes dans les vidéos trouvées sur internet, notamment sur YouTube.
Suite à ce communiqué de presse qu’elles ont publié sur Instagram également, elles ont publié des chiffres clés concernant les femmes dans les vidéos YouTube.
Nous retiendrons de tous ces chiffres que sur Youtube, 34,7% des vidéos les plus vues présentent une image dégradante des femmes en 2019/2020. Cela en dit long sur l’image des femmes sur les réseaux sociaux ainsi que l’hypersexualisation que cela entraine sur les jeunes filles regardant ces vidéos.
Prenez soin de vous❤️
Jade Guellil
Nos sources :
https://nospensees.fr/l-hyper-sexualisation-de-la-societe/
Hypersexualisation: médias sociaux, image de soi et estime personnelle